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Moskova vengé par Moscou qui tourne les yeux vers le CGRI iranien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le principe d'une DCA navalisée que l'Iran aurait soufflé aux Russes. (Photo via The Drive)

N’est-ce pas curieux que de voir, à peine quelques heures après le vote US-OTAN contre l’Iran au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, et ce, au terme d’une résolution complètement bidon que les Yankee ont fait voter moins par conviction que pour amadouer une entité qui s’est sentie largué ce 29 mai à Chypre quand les avions de ravitaillement US ont refusé, de peur de froisser l’Iran d’accompagner ses F-35 Adir dans leurs frappes simulées anti iraniennes, un tribunal grec annuler le précédent mandat américain pour la saisie d’un pétrolier russe puis iranien, saisi au large des côtes de Karystos ? Le 25 mai dernier, la Grèce, pays certes millénaire mais colonisée depuis le crash financier de 2008 par US-OTAN, a détourné à l’instigation US quelques 115 000 barils de pétrole iranien en Méditerranée orientale, à bord du pétrolier, Lena, qui avant de battre le pavillon iranien, battait celui de la Russie. Au fait en choisissant la Grèce, les Américains cherchaient à faire d’une pierre deux coups : brouiller l’un des membres les plus russophile et iranophile de l’OTAN avec l’axe Iran-Russie.

48 heures plus tard, le suivisme d’Athènes a payé mais dans un sens qui a pris de court non seulement la Grèce mais encore le petit Chypre qui s’est empressé d’affirmer que le « Chariots de feu » israélien n’était dirigé contre « aucune partie tierce » à sous-entendre Iran ou Hezbollah. La Grèce a-t-elle été appuyée face à l’Iran par « Big Brother » ou ses autres acolytes au sein de l’OTAN ? Aux cris d’orfraies d’Athènes qui a sans ambages, accusé l’Iran de « détournement », a fait écho un silence de mort otanien et surtout des USA qui pour avoir vécu fréquemment des face-à-face avec la marine iranienne a renvoyé les Grecs à leur solitude, les laissant se débrouiller seuls.

Alors Athènes avait-il d’autres choix que de faire le dos rond et d’opter pour une stratégie de réconciliation avec l’Iran, seul propre à finir par lui faire restituer les 1.8 milliards de barils de pétrole qu’elle a perdus à bord de ses deux pétroliers Delta Poseidon et Prudent Warrior pour 115 000 barils de détournés ? Bien sûr que non. D’où ce tribunal grec qui vient d’annuler une décision de justice antérieure qui autorisait la confiscation par les États-Unis d'une partie d'une cargaison de pétrole iranien, sentence, précédé par une visite inopinée ce mercredi de l'ambassadeur d'Iran à Athènes au pétrolier Lena, visite marque par une rencontre avec le capitaine du navire et une annonce qui suit : « L’Iran est déterminé à utiliser tous ses moyens diplomatiques et juridiques pour protéger les biens de la nation ».

Est-ce une marche arrière ? C’en est une et de très colossale. En effet cette piraterie de mer à laquelle a été poussé la Grèce et visiblement à contrecœur; n’a pas seulement visé l’Iran et son pétrole mais encore et bien plus la Russie. Et comment ? En effet le jour où le pétrole iranien Lena a été pris d’assaut par les gardes côtes grecques, il en a été à son deuxième attaque vécue, la première ayant eu lieu quelques jours plutôt quand ce même pétrolier appelé alors « Pegas » battait le pavillon russe. Que cherchait viser US-OTAN ? Ce beau mécanisme anti sanction Russie-Iran qui a vu le jour peu après l’intervention préventive de l’armée russe en Ukraine où l’Amérique travaillait depuis des semaines au démembrement de la Russie. Que vaut ce mécanisme ? Outre d’avoir relié les banques irano-russes par SWIFT russe interposé, réduit à maxima la place du dollar dans les transactions commerciales réciproques et ouvert le méga corridor Nord-Sud iranien à la Russie, ce mécanisme s’est traduit en termes énergétiques par le transbordement du pétrole russe via des pétroliers iraniens. E d’autres termes, l’Iran a choisi de faire écouler par alliance et solidarité, le pétrole russe alors même que la flotte civile et militaire de la Russie est en ligne de mire.

Le 25 mai les Américains ont-ils visé cette alliance ? A n’en pas douter surtout que cette alliance économique a toutes les chances de se traduire en une alliance militaire. En décembre, l’Iran a organisé pour la troisième édition consécutive des manœuvres navales conjointes avec la Chine et la Russie, manœuvres précédées par la participation et c’était une première des navires iraniens « Sahand » et « Makran », à la parade navale de Saint-Saint-Pétersbourg. Évidemment ce ne sont pas genre d’accointance qui rassurerait les Américains surtout en ces temps de confrontation directe avec l’armée russe où celle-ci fort de son expérience de combat en Syrie tend à mettre de plus en plus à exécution les méthodes de guerre asymétrique.

Passé ce recours trop large des forces russes aux missiles tactiques qui a nettement pris au dépourvu l’axe US-OTAN qui lui, espérait abattre un à un les Su et les Mig russes sous les coups des S 300 ukrainien, il y a aussi effectivement la possibilité pour que la marine russe se mette à l’heure de la Résistance. N’est-ce pas une perspective qui vient tout naturellement après que deux missiles Neptune made in Ukraine ont réussi en avril à faire couler le navire Amiral « Moskova » ? N’est-il pas temps pour les Russes, largement soumis aux pressions d’une campagne de diabolisation liée au boycott du blé, de débloquer les ports ukrainiens ? Bien sur que si. Le peuvent-ils après le « Moskova » ? Bien sur que non.

Existe-il une troisième voie ? Oui et ce, via une marine asymétrique. Et il semblerait que cette conversion aurait déjà commencé… Depuis quelques heures, les médias atlantistes ne cessent de communiquer les images d’une batterie de missile anti missiles TOR M russe, à bord d’un destroyer de la marine de la Russie, une méthode largement explorée par la marine iranienne. The Drive écrit :

« Un navire de patrouille du projet 22160 de la flotte de la mer Noire de la marine russe a été repéré transportant un système de défense aérienne Tor basé à terre. Le 7 juin, des sources russes ont partagé une photo montrant le navire de patrouille partant pour une mission avec le système Tor attaché à son poste de pilotage. Certains experts ont suggéré que le navire transporte le système de défense aérienne vers l'île Snake. Cependant, d'autres ont émis l'hypothèse que le système avait été installé pour offrir une protection supplémentaire au navire contre les avions, les hélicoptères, les drones et les missiles anti-navires. En règle générale, les navires de patrouille du projet 22160 ne sont armés que de systèmes de défense aérienne portables. Pour cette raison, il est logique d'installer un système terrestre plus performant comme le Tor pour assurer une protection supplémentaire contre les menaces aériennes. Cette manière de faire a été déjà constaté chez les Iraniens. Le Corps des gardiens de la Révolution a installé un système de missile sol-air du Khordad-3 sur le navire de guerre IRIS Shahid Roudaki… »

Le système Khordad-3 et la génération précédente, à savoir Raad, utilisent des missiles d'une portée de 50 et de 75, et dispose désormais d'une portée de plus de 100 km. Le Khordad-3 utilise un radar d'engagement à réseau actif en bande X, chaque Khordad-3 peut simultanément détecter 100 cibles, engager 4 et guider 2 missiles sur une cible.

Chaque batterie du système Khordad-3 se compose d'un TELAR et de deux TEL et dispose donc de 9 missiles prêts à tirer, chaque bataillon dispose de quatre batteries et peut donc engager 16 cibles simultanément. Chaque bataillon comprend également un radar de surveillance à réseau phasé en bande S Bashir 3-D qui a une portée de détection de 350 km. Le bataillon dispose également d'une unité de commandement et de contrôle (C2) qui assure la communication avec d'autres systèmes de défense aérienne et établit ainsi un réseau de défense aérienne. Il peut également fournir une liaison de données supplémentaireq en cas de brouillage radar.

Au fait les Russes se rappellent parfaitement comment ce système a chassé en 2019 un « Global Hawk US » dans le ciel de l’Iran et comment par la suite les Iraniens l’ont reconverti à bord de leurs navires pour opérer dans un golfe Persique bourré de drones et d’autres menaces aériennes US. À vrai dire, la capacité majeure de Khordad-3 de s’adapter aux mouvements d’un navire lui, permet une performance navale absolue. Les Russes semblent chercher à en faire autant avec les Tor. Lors des manœuvres navales du CGRI ? Le missile intercepteur Taer-2 a très bien réussi des tests et a battu des objets volants. Il n’y a aucune raison que le Tor ne puisse pas le faire. D’autant plus que les Iraniens ont déjà refabriqué un Tor-M1 du nom de « Dezfoul » et que sa version navale est en exploitation.

N’est-ce pas que l’alliance navale Iran-Russie est inquiétante ? Mais le verdict du tribunal grec prouve qu’il est tard de pouvoir l’inverser…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV